Géographie et démographie

Meknès est située à une altitude de 500m, sur le plateau de Saïs, entre le moyen-Atlas au sud et les collines pré-rifaines au nord.
La ville est traversée par l'oued Boufekrane, qui sépare la vieille ville de la ville moderne.
La population de la ville de Meknès est estimée actuellement à 750 000 habitants (recensement 2004 du Maroc. C'est la cinquième ville du Maroc. Les jeunes de moins de 25 ans représentent 60% de la population. La langue officielle est l’arabe mais beaucoup de gens, notamment les personnes âgés parlent couramment le berbère.
Agriculture, élevage, commerce et tourisme représentent l'essentiel de l'économie locale

Histoire

L'histoire de Meknès semble remonter à la création d'une bourgade rurale non fortifiée au VIIIe siècle. L'installation au IXe siècle d'une tribu berbère, les Meknassa, qui établissent leur campement au nord de l'oued Boufekrane, donne son nom à la ville. Les Almoravides en font un site militaire au XIe siècle. Les Almohades détruisirent la cité, coupable de résistance, pour en construire une plus grande et plus charmante avec des mosquées et puissantes fortifications. Lorsqu'ils s'en empapèrent, les Mérinides construisirent des médersas, des casbahs et des mosquées au début du XIVe siècle. Sous les Ouattassides, elle constituait une ville prospère.

Ville impériale

En 1672, Moulay Ismaïl (1672-1727), le deuxième roi de la dynastie Alaouite, quitte Marrakech pour installer sa capitale à Meknès, pour des raisons stratégiques, politiques et géographiques. Il fait alors construire 40 km de remparts autour de la ville qu'il reconstruit. C'est l'âge d'or de Meknès, qui se dote de ses plus beaux éléments architecturaux, notamment ses grandes portes. Des historiens français lui ont attribué de multiples surnoms, dont la kasbah ismaïlienne, la Versailles du Maroc, la capitale aux belles portes ou encore la capitale du cheval.

Monuments et centres d'intérêt

La ville historique de Meknès est inscrite depuis 1996 sur la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO, en tant que bien représentant de façon remarquablement complète et satisfaisante, la structure urbaine et architecturale d'une capitale du Maghreb du XVIIe siècle alliant de façon harmonieuse des éléments de conception et de planification islamique et européenne. Bab Mansour el Aleuj Heri es Souani greniers ou écuries (?) de Moulay Ismaïl Dar el-Ma, le Palais de l'Eau Mausolée de Moulay Ismaïl Palais Dar Jamaï Medersa Bou Inania La Medina La khaima de Moulay Ismail, construite pour son épouse Berbère qui avait refusé de loger au palais. Cet edifice important situé rue Jnane Ben Halima à quelques pas du palais royal a été oublié par les uns et ruiné par le temps et appelle au secours... À proximité de la ville se trouvent les ruines de Volubilis, principale ville de l'ouest de la province romaine d'Afrique.

Bab Mansour el Aleuj

Bab Mansour el Aleuj est la plus importante et la plus remarquable porte de Meknès achevée en 1732 par Moulay Abdallah, fils du sultan Moulay Ismaïl. Elle a été conçue par un chrétien converti à l'islam, d'où son nom : la porte de Mansour le renégat. Les colonnes de marbre qui ornent les bastions latéraux en saillie proviennent des ruines de Volubilis. Mis à part sa valeur historique Bab Mansour est considérée par les habitants de la ville comme le portail liant le passé au présent.

Moulay Ismail

Moulay Ismail du Maroc (Ismail Ibn Sharif) (1645-1727), (arabe: مولاي إسماعيل) est sultan du Maroc de 1672 à 1727. Le règne d'Ismaïl correspond à une période d’apogée de la puissance marocaine. Demi-frère des deux précédents sultans et gouverneur de Meknès, il est proclamé sultan à son tour à l’annonce de la mort de Rachid d'une chute de cheval. Il lui faudra une vingtaine d’années pour consolider, contre les divers particularismes locaux ou religieux, l’unité du royaume, au prix de sanglantes répressions. Le sultan dote le Maroc d’une puissante armée, composée pour une bonne part d’esclaves noirs qui lui sont totalement dévoués, ce qui permet au pouvoir central d’être moins dépendant des tribus trop souvent rebelles. Elle atteint 150 000 hommes. Il constitue également une milice arabe (guich des Ouadaïs). Il reçoit des ambassadeurs, en particulier de la France, de l’Angleterre et de l’Espagne pour lier des relations commerciales. En 1682, un traité d’amitié entre le Maroc et la France est signé à Saint-Germain-en-Laye. Mais l’accès au trône d’Espagne du petit-fils de Louis XIV en 1700 condamne cette alliance. Il choisit Meknès comme capitale de son empire en 1672. De par la frénésie de constructions qu'il déploya dans cette ville, il est souvent comparé à son contemporain Louis XIV. Il fait édifier un réseau de 76 forteresses qui jalonnent les principales routes et entourent les montagnes. Meknès est protégée par vingt-cinq kilomètres de murailles. Moulay Ismaïl entretient 500 concubines, dont il a 700 garçons et un nombre indéterminé de filles. Il veut faire de Meknès le Versailles marocain. Il demande à Louis XIV la main d’une de ses filles naturelles.

L'homme

Les principaux traits de caractère de Moulay Ismail, sur lesquels insistent toutes les chroniques et toutes les légendes de l'époque, sont sa tendance à l'ordre et a l'autorité, ainsi que sa volonté de fer. "C'était un homme vigoureux, bien bâti, assez haut mais de taille fort déliée", selon Mouette, captif français ayant vécu au Maroc jusqu'en 1682. Il a le visage long, plutôt noir que blanc, c'est a dire fort mulâtre", selon Saint-Amans, ambassadeur de Louis XIV, ajoute "il est l'homme le plus fort et le plus vigoureux de ses Etats." Cette couleur de la peau, il la tient certainement de sa mère qui, d'après le Bustan d'A. Zayani, était originaire des Mghafra. Sa vigueur et sa force, il les mettait au service d'une volonté à toute épreuve: "Si Dieu m'a donne le royaume, personne ne peut me l'ôter", disait-il. Cette volonté allait toujours apparaitre dans ses actions et décisions.[1]

Mausolée de Moulay Ismaïl

Le mausolée de Moulay Ismaïl est situé à Meknès au Maroc. Cette mosquée, construite en 1703 par Ahmed Eddahbi, est devenue le mausolée où repose Moulay Ismaïl aux côtés d'une de ses épouses et deux de ses fils. C'est un des rares monument religieux du Maroc ouvert aux non-musulmans. Après plusieurs cours dont la dernière comporte un bassin pour les ablutions et où les visiteurs doivent se déchausser, l'on accède à la superbe antichambre du mausolée. De là on peut voir sans y pénétrer (accès réservé aux musulmans) la chambre funéraire richement décorée. Chambre ornée de quatre horloges comtoises, cadeaux de Louis XIV à l'ambassade envoyée par Moulay Ismaïl à la cour du roi de France. Le mausolée a été restauré en 1960 sous le règne de Mohammed V.

Palais Dar Jamaï

Le palais Dar Jamaï fut édifié au XIXe siècle dans la ville de Meknès au Maroc par le vizir Jamaï. Ce monument a été transformé en musée à partir de 1920 sous l'appellation de "Musée des arts indigènes", puis, rebaptisé "Musée Dar Jamaï". Le musée Dar Jamaï, classé monument historique, présente une nouvelle exposition permanente intitulée: "Arts et Métiers traditionnels de Meknès. Cette nouvelle exposition tente de faire apparaîtrela richesse des collections disponibles au Musée Dar Jamaï, tout en se basant à la fois sur la fonction de chaque pièce au sein du palais Jamaï, et sur l'identité socioculturelle du public local. On découvre à travers les différents espaces qui composent le parcours architectural de Dar Jamaï. Le premier espace au rez-de-chaussée, est défini comme espace privé: il comprend le patio, les chambres et la cuisine. Cet espace présente l'ensemble des métiers traditionnels de la ville de Meknès: bois de cèdre sculpté et peint, broderie de Meknès, kaftans et ceintures, bijouterie citadine, céramiquede Meknès, ferronerie et damasquinerie. Le visiteur peut également admirer l'un des aspects relatifs à l'art équestre "la fantasia", pratiquée à Meknès depuis bien des siècles. Le deuxième espace, à l'étage, est conçu comme un espace convivial: il comprend le salon d'apparat et un couloir ou des manuscrits du XVIIe siècle sont exposés. Cette nouvelle conception tente aussi de faire du Musée le centre d'intérêt des citoyens dès leur plus jeune âge. C'est ainsi qu'un espace a été réservé à l'enfant, lui permettant de s'exprimer dans des ateliers de dessin et d'animation. Le parcours de la visite s'achève par un Riad de type andalou, agrémenté d'un pavillon de plaisance manzah, bien décoré en bois peint.
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